Œuvres réalisées sur commande pour le Musée du Textile de Labastide Rouairoux dans le cadre de l’exposition “Des liens sacrés”,
accompagnant les broderies religieuses des Clarisses de Mazamet.
Ce motif laisse entrevoir un monde aquatique, des fonds marins, des abysses marines mais également l’intérieur d’un corps. Je recherche ici encore des formes hybrides, coraux devenant vaisseaux sanguins, concombres de mer devenant organes humains…
” Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre. La terre était informe et vide ; il y avait des ténèbres à la surface de l’abîme, et le souffle de Dieu planait au dessus des eaux. Dieu dit «Que la lumière soit ! » Et la lumière fut.”
Ancien Testament
L’informe, le vide et la lumière colorée jaillissent des ténèbres et de l’eau vaseuse. Les nombreux yeux représentent le regard de Dieu. Ces yeux évoquent aussi les ondines (ou nymphes), ces génies des eaux existant dans les mythologies présentes avant l’apparition du christianisme. En effet, celles-ci vivaient dans les eaux stagnantes et troubles. Elles apparaissent dans mon œuvre non pas comme de magnifiques jeunes filles mais plutôt comme des créatures indéfinissables, puissantes et mystérieuses.
« Et Dieu dit : « Que les eaux foisonnent d’une profusion d’êtres vivants, et que les oiseaux volent au dessus de la terre, sous le firmament du ciel. » 21 Dieu créa, selon leur espèce, les grands monstres marins, tous les êtres vivants qui vont et viennent et foisonnent dans les eaux, et aussi, selon leur espèce, tous les oiseaux qui volent. Et Dieu vit que cela était bon. » Ancien Testament
Mon motif est ici constitué de formes universelles, transversales, évoquant à la fois poissons, oiseaux, feuilles, yeux… faisant référence à la fois aux créations de Dieu sur la terre, dans la mer, et dans le ciel. L’œuvre cherche à représenter une ondulation propre à une eau calme, d’où jaillirait la vie.
« L’art est une blessure qui devient lumière »
Georges Braque
Les petites crevasses bleues s’épanouissant au cœur de la broderie représentent une blessure à la fois végétale et humaine, et évoquent la douleur universelle du Christ. La broderie dorée s’apparente à la lumière divine présente dans de nombreuses peintures religieuses. Mon œuvre cherche à exprimer comment l’art, tout comme la prière, tente de sublimer et d’apaiser la souffrance humaine.